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DAVID DUBOIS /
Mes trois projets sont des objets individuellement conçus pour dépendre d’un second, d’une autre nature, emprunté à notre environnement quotidien et choisi par son utilisateur pour sa forme la plus appropriée. Selon un schéma proposé, les objets feront partie intégrante d’un ensemble, c’est cette association finale qui m’intéresse . Le " design " se définit plus globalement sous les traits d’un troisième objet : somme de la combinaison des deux autres (A+B=C). L'utilisation de la feuille d’or est un repère visuel indiquant la valeur fonctionnelle dans chacune des propositions : la fonction décorative des perles sur une plante. La zone rangement d’une boîte révélée après soulèvement de son couvercle ou encore la zone miroir d’un vêtement suspendu, graphiquement soulignée par son cadre circulaire.

JOACHIM JIROU-NAJOU /
Lorsque Michaël Chéneau de la galerie Mica m’a proposé de dessiner des objets en bois dorés à la feuille d’or, la curiosité a été mon premier sentiment. Curieux parce que c’était un contexte nouveau pour moi. Curieux aussi, de travailler avec des artisans d’art dont le savoir-faire pour moi inconnu se mettrait au service de nouvelles formes. Curieux enfin, de cette expérience enthousiasmante.
Je me suis plongé dans ce projet comme une sorte d’exercices de styles avec la seule volonté de dessiner des objets très différents les uns des autres. Indépendants mais avec malgré tout un même langage visible. De l’intuition suivie au fil des dessins en est ressorti 3 objets : un petit contenant, un plateau et un centre de table. De par leur échelle et leurs matériaux (bois et dorure) ce sont de petits objets précieux à l’échelle de la main, objets tactiles dont la délicate dorure leur confère une présence lumineuse, souligne et rehausse certaines parties du dessin.

DOMINIQUE MATHIEU /
Dessiner des objets qui seront partiellement ou entièrement recouverts d'or n'a pour moi rien de naturel.
Il y aurait presque une gêne à utiliser une telle matière tant elle véhicule du symbole, des valeurs et des clichés. Mais passé l'obstacle de la timidité, il faut bien avouer que la tentation l'emporte et que la peur se transforme en fascination. L'or me permettra d'attraper la lumière, d'emprisonner les secrets, de préserver des souvenirs de fête, et d'honorer mère Nature.
Du bois tourné, du placage, quelques interventions de menuiserie, de la dorure sur bois et du recyclage d'objets manufacturés, autant de savoir-faire au service d'une même cause, et d'une volonté de ne pas se laisser emporter par les facilités de la mode et les effets de style trop simplistes.

PHILIPPE MILLION /
L’or est moins pour moi un matériau qu’une lumière. Une lumière unique, qui ne s’offre pleinement que dans une relative pénombre, et que l’on ne goûte que dans un rapport intime. Voilà pourquoi je le cache dans le creux d’une forme réduite, dans laquelle le regard doit entrer. Pourquoi des patères ? Parce que, si on les utilise, l’or disparaît dans le silence.

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